La page culture arrive généralement en fin de journal télévisé mais qu’on ne s’y trompe pas : ce sujet est loin d’être consensuel. Il est même éminemment sensible, propice à dresser des chapelles et à confronter les opinions dans des proportions comparables au débat politique. Ne parle-t-on pas de différences culturelles ? La culture aurait sa noblesse – les arts majeurs – et sa classe populaire – la pop culture. Je goûte assez peu le populisme mais en matière de culture, je suis un adepte de la seconde catégorie. Davantage septième art que théâtre classique, plus sensible au gaming qu’aux arts premiers, transcendé par les musiques actuelles plutôt que l’opéra. En bref : j’accepte la notion de produits culturels sans arrière-pensée mais non sans esprit critique.
Pop-corn, zapping et bacs des enseignes culturelles résument assez bien le schéma qui a construit mon rapport à la culture. Les salles obscures et les files d’attente à la sortie des blockbusters, la télévision et ses innombrables exercices de promotion des artistes du moment, les stations de radio commerciales et leurs robinets à tubes, les allées des grands magasins et leurs têtes de gondole dédiées aux best-sellers. Mais à côté de cela, je suis allé chercher de l’analyse dans la presse spécialisée et les podcasts, afin d’étoffer ma culture et constituer mes outils de compréhension des œuvres pour en décortiquer le sens. Je garde en moins l’âme d’un enfant émerveillé par des effets spéciaux, une belle histoire ou un son efficace. Mais j’ai développé en parallèle un second niveau de lecture pour ne pas m’arrêter à l’emballage et au marketing culturel.
Mais au fond, que demande-t-on à un rédacteur culture ? D’avoir en premier lieu un profond intérêt pour l’univers qu’il aborde, sans mépris ni condescendance. Mais sans les travers d’un fanboy non plus ! Si la passion joue un rôle moteur dans la production de contenus culturels, elle ne doit pas interférer avec les qualités requises d’un bon rédacteur : une capacité à rechercher et hiérarchiser les informations, et ici plus qu’ailleurs peut-être une plume pour écrire en cohérence avec l’univers culturel en question. Ce dernier est en effet un marqueur social, un élément fort dans la constitution de communautés, et avec lui c’est un ton et un champ lexical bien spécifiques qu’attendent ses membres. Sans tomber dans la caricature, mais en gardant en tête la volonté de livrer un contenu pertinent.
Je n’ai rien contre une visite au musée ou un spectacle vivant, mais je vis surtout la culture sur écrans, dans mon casque audio et dans mon canapé.
Secrets de tournage, casting, critiques, festivals, franchises : la fiction est riche en petites histoires derrière les synopsis et les bandes-annonces.
Derrière chaque titre se cache une histoire, derrière chaque artiste un parcours. Interviews et portraits révèlent les hommes et les femmes derrière les œuvres.
Littérature, livres enquêtes, témoignages, bande dessinée : même à l’heure du livre numérique, le papier reste le meilleur témoin de son époque.
Graphisme, narration : le gaming est la plus interactive et la plus immersive des expériences culturelles, un art qui inclut tous les autres.
Parlez-moi de votre projet, je suis tout ouïe.